bunkerarcheologie |
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Une des activités principales de notre association est la bunker archéologie.
A ce titre ils valent la peine de s'y intéresser, au même titre que les égyptologues s'intéressent aux pyramides et autres monuments afin de mieux connaître la civilisation de ceux qui les ont bâti.
Notre
travail consiste en premier lieu à recenser et à photographier les
blockhaus qui existent encore et dont la variété est riche de plus
de 350 types différents, selon leur forme, leur taille, leur destination, leur situation.
diaporama les bunkers de la cote d'Opale: Ici ll
s'agit là d'un important travail, et d'une certaine façon aussi
d'une course contre la montre, car bon nombre de ces édifices
disparaissent, emportés par l'érosion littorale, détruits ou
engloutis par des travaux d'aménagement divers ( comme sur le site
de Sangatte les « batterie Todt » pour permettre la
construction du tunnel sous la manche), ou encore simplement détruits
pour des raisons de sécurité ou pour certains utopistes par la
volonté de « nettoyer le terrain » en effaçant
définitivement du paysage ces restes du passé qu'ils voudraient
qu'ils n'aient jamais existé. Sangatte. Les batteries Lindemann ensevelies sous les déblais du tunnel sous la manche C'est ainsi que notre association a pu mettre au jour le travail de Monsieur André Dhoye, ancien gendarme, qui a passé tous ses loisirs à « lever sur le papier » les plans des blockhaus, leur usage, recueillir et retranscrire des témoignages, compiler des documents s'y rapportant, dans les secteurs d'Hardelot, Camiers, Sainte Cécile. Blockhaus
conservé dans l'aménagement du site des 2 caps servant
d'observatoire
Photographiés, visités, ces blockhaus font par nous l'objet d'un relevé systématique de situation et d'état et d'un travail de recherche pour les resituer dans leur contexte local et historique : A quoi servaient-ils précisément ? Comment étaient-ils armés, agencés ? Qui a participé à leur construction ( prisonniers de guerre, prisonniers politiques, juifs...?) Par qui étaient-ils servis ?
Petit manuel pratique de bunker archéologie :
Se souvenir tout d'abord que les bunkers, blockhaus, casemates sont des endroits dangereux, construits pendant la guerre et qui peuvent renfermer encore, même bien connus et fouillés , de malheureuses surprises.
C'est
pourquoi on ne part jamais seul en expédition, mais toujours
en équipe,
munis de moyens de communications en nombre suffisant et en état de
marche ( attention : coupure de ligne en zone bétonnée...)
Avant toute expédition, il est impératif de demander les autorisations nécessaires. Beaucoup de blockhaus se trouvent sur des propriétés privées, d'autres appartiennent à l'état, d'autres sont carrément interdits d'accès pour des raisons de sécurité.
Une carte IGN ou d'état major est l'outil indispensable du bunker archéologue : la plupart des blockhaus y sont répertoriés, mais les plus imposants, les plus connus ne sont pas forcément les plus intéressants. En effet, certaines petites constructions renferment parfois d'agréables surprises: fresques, lits, éléments de filtration d'air et de gaz.. diaporama fresques dans les blockhaus: cliquez ici L'équipement minimum indispensable : - tenue vestimentaire appropriée...( tout terrrain ) chaussures renforcées type montagne - casque ( au mieux avec lampe frontale) - lampes
torches en bon état de marche...( piles de rechange) - trousse de premiers secours ( pour les petits bobos toujours possibles) - machette ( pour dégager si nécessaire l'accès au blockhaus envahi de ronces ) - appareil photo, calepin pour prise de notes et relevés (vous êtes archéologue !...) - moyen de communication (téléphone portable – talkie walkie)
Ce qu'il faut toujours avoir en tête :
les blockhaus étaient militarisés. Des munitions peuvent encore traîner ça et là, par abandon ou même cachées par les soldats avant leur départ. Elles sont toujours très dangereuses. N'y toucher sous aucun prétexte, mais en faire un relevé de localisation et prévenir les autorités (municipalité- préfecture)
Les blockhaus avaient des fonctions diverses. Dans certains d'anciennes soutes peuvent être remplies d'eau et invisibles. Dans presque tous en bord de mer, le sable en a envahi l'intérieur cachant tout ce qui peut encore s'y trouver : danger!
Sachez aussi que souvent dans les blockhaus des chauves-souris hibernent et ont trouvé leur abri. Ne les dérangez pas !
Enfin, le bunker archéologue n'est pas un pilleur. Prendre un objet dans un blockhaus sans autorisation est un vol ! De même, le bunker archéologue ne dégrade pas les lieux, n'y laisse pas de détritus, ne tague par les murs. Cela va mieux en le disant !
« qui est méchant doit souffrir maintenant. Vous devez supporter la faute que vous avez commise ! » diaporama bunkerarchéologie: cliquez ici
un exemple à suivre : le travail d'André Dhoye:
André Dhoye était gendarme sur la Cote d'Opale. Sa passion : la bunker archéologie. Il passa ses temps libres et sa retraite à relever systématiquement les ouvrages bétonnés laissés par les allemands, à en dresser les plans, à les décrire. Ses notes, réunies en 2 cahiers de plus de 1000 pages sont pour nous parfaitement exemplaires du travail du bunker archéologue telle que cette activité doit être pratiquée.André Dhoye a réalisé ce travail dans les années 1970-1980. Au moins la moitié des ouvrages dont grâce à lui nous conservons la mémoire ont disparus aujourd'hui !
Description
du blockhaus
plan général du blockhaus
le
blockhaus en coupe détail d'équipement
plan de situation des blockhaus sur Camiers (relevé de 1985) plan de situation des blockhaus du Mont Saint Frieux (relevé 1988)
photo mai 1984 - poste d'observation plage de Camiers (disparu en 1990) diaporama les relevés d'André Dhoye: cliquez ici (en cours de création)
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